Début du mois sacré. Les musulmans issus de nombreux pays du monde commenceront le Ramadan à partir de ce jeudi 23 mars, tandis que d’autres le feront à partir de demain. Il s’agit du quatrième pilier de l’Islam, une occasion pour les pratiquants de renouveler leur foi en Allah et de se purifier, notamment avec un jeûne obligatoire entre la levée et le coucher du soleil. Cette année, bon nombre de pratiquants de Madagascar sont contraints de réduire leur consommation, avec un budget serré. « Nous n’avons pas pu faire des provisions cette fois-ci, contrairement aux années précédentes. La hausse vertigineuse du prix des produits de première nécessité constitue l’une des raisons. Malgré ce manque de préparation matérielle, nous sommes prêts physiquement et spirituellement à passer les 30 jours dans la dévotion et l’abstinence », nous confie Noor R., mère de famille et fonctionnaire de profession. « Parmi les mesures prises face à la cherté de la vie actuelle, nous avons décidé de réduire les regroupements et activités collectives lesquels nécessitent un budget conséquent pour la préparation des repas. Nous allons également réduire la quantité des repas consommés quotidiennement et surtout éviter le gaspillage », ajoute Anwar Issa, pratiquant résident aux 67Ha, travaillant comme agent commercial au sein d’une entreprise de presse. Comme eux, de nombreuses familles musulmanes se serrent la ceinture.
Changement des habitudes
Le mois du Ramadan correspond à une période sacrée dans la religion musulmane, pendant lequel le rythme et les habitudes changent. Outre le jeûne, incluant l’interdiction de manger, de boire, de prendre des médicaments ou encore de fumer, les rapports sexuels sont également prohibés dans la journée. Pour combler le jeûne, l’alimentation est généralement beaucoup plus riche en sucre et en graisse que d’habitude, notamment dans la soirée. Les légumes et fruits ainsi que les aliments riches en fibres sont, dans la plupart des cas, moins consommés. D’un point de vue sanitaire, ce changement des habitudes alimentaires entraîne une glycémie plus élevée et plus de calories. Néanmoins, le jeûne observé durant ce mois peut également être une façon naturelle et efficace pour la désintoxication du corps et sa revitalisation. Ceci à condition que les pratiquants suivent un régime alimentaire sain, en évitant de manger de façon abusive lors de la rupture du jeûne. Les nourritures industrielles et la friture sont à limiter, d’après les nutritionnistes.
Notons que certaines personnes sont autorisées à ne pas jeûner durant le mois du Ramadan. Les personnes âgées faibles, les enfants impubères, les femmes indisposées ou celles enceintes, les personnes gravement malades et les personnes voyageant sur de longues distances ont le droit de reporter le jeûne.
Recueillis par Patricia Ramavonirina